vendredi 10 janvier 2014

Problemes de connexion

Bonjour,

Cela fait plus d'une semaine que je n'arrive pas a me connecter depuis mon ordinateur.
J'ecris ceci d'un cybercafe (d'ou l'absence d'accents !)
Veuillez donc patienter pour les prochains articles en attendant que je regle le probleme.

Pour vous faire patienter, j'ai publie il y a quelques jours une serie de photos sur la page facebook liee a ce blog.

A bientot (j'espere) pour la suite de mes aventures !

Cedric

lundi 30 décembre 2013

Noël à la plage...

Bonjour à tous !

J'espère que Noël s'est bien passé pour vous...

Me voilà revenu de mon voyage à Ngwe Saung, je vous invite à voir les quelques photos que je viens de publier sur la page facebook liée à ce blog : https://www.facebook.com/CedricEnBirmanie

A bientôt !

Cédric

lundi 23 décembre 2013

Cédric en Birmanie à la plage


Je prends quelques jours de vacances et en profite donc pour vous souhaiter à tous de bonnes fêtes de fin d'année et surtout une merveilleuse année 2014 pleine de découvertes et de rencontres (pas la peine d'aller au bout du monde pour ça...).

Je pars ce soir pour quelques jours de vacances à la plage !
Ma destination : Ngwe Saung ('La plage d'argent', ainsi dénommée pour son sable blanc).

Le bus part ce soir à 21 heures et nous devrions atteindre Ngwe Saung à 4 heures du matin.
Apparemment, la plage n'est située qu'à 80 km à vol d'oiseau de Yangon, je vous laisse donc faire les calculs pour trouver notre vitesse moyenne...
On m'a prévenu que le trajet était 'intéressant', surtout de nuit... Le voyage de retour se fera de jour de manière à pouvoir profiter du paysage pendant la traversée de cette région du delta de l'Irrawaddy.

Peut-être ce voyage sera-t-il l'occasion d'un autre billet sur ce blog... En attendant, deux billets sont déjà en cours de rédaction et je profiterai de ces quelques jours de repos pour les terminer. Je les mettrai en ligne début janvier... Il y sera question de voyages immobiles et d'artistes capillaires.

Bonnes fêtes à tous !

Cédric

mardi 17 décembre 2013

Du riz et des jeux...



Un soir de la semaine dernière, je suis tombé sur la retransmission en direct de la cérémonie d’ouverture des « SEA Games » , les jeux d’Asie du Sud-Est.



Le slogan de ces jeux. A gauche, une représentatin des différents états composant
l'Union du Myanmar
Feu d'artifices final dans le stade Wunna Theikdi
L’idée d’organiser ces jeux s’est concrétisée en 1958, avec l’objectif annoncé de promouvoir l’amitié entre les nations d’Asie du Sud-Est. La Thaïlande fut le premier pays à accueillir ces jeux.

Cette année, c’est à la Birmanie que revient cet honneur. Le pays avait déjà été l’hôte des jeux en 1961 et en 1969 et ceux-ci s’était alors tenus à Yangon, encore capitale du pays.
Cette année, c’est à Naypyitaw, la nouvelle capitale dont j’ai parlé dans d’autres articles, que la plupart des événements ont lieu.

Ces jeux auront d’ailleurs été l’occasion pour les autorités de se relancer dans une vague de construction dans cette jeune capitale qui se cherche encore. Ainsi, la cérémonie d’ouverture a eu lieu au stade Wunna Theikdi, le plus grand du pays, récemment construit par le consortium détenu par U Zaw Zaw, un des cronies les plus puissants du Myanmar, dont le groupe a également construit le stade Zeyar Thiri et le stade de football de Mandalay.
Le stade Wunna Theikdi est censé répondre à toutes les normes internationales et propose 30.000 places, ainsi que 500 places VIP.

Une majorité des événements sportifs se dérouleront donc à Naypyitaw, l’occasion de faire connaître davantage cette ville aux pays voisins et de leur en mettre plein la vue. Certaines rencontres, telles que la lutte, le hockey, le bodybuilding et certains matchs de football, auront lieu à Yangon et Mandalay. Ngwe Saung, station balnéaire située sur la baie du Bengale, abritera la compétition de voile.

Le gouvernement voit dans l’organisation des jeux l’occasion de promouvoir une image positive du Myanmar, de sa culture, de ses traditions et de ses beautés naturelles. La cérémonie d’ouverture a d’ailleurs reflété tous ces thèmes. Ils sont aussi vus comme une bonne occasion de promouvoir le tourisme et de booster l’économie.


KBZ, un des puissants groupes appartenant à un crony. Banque,
compagnies aériennes, etc.


Le pays a choisi le slogan ‘Green, Clean and Friendship’ (‘Vert, propre et amitié’)  pour cet événement. Le Myanmar a toutefois fait preuve de peu de fair-play en ce qui concerne le choix des disciplines représentées à ces jeux. C’est en effet au pays organisateur que revient le choix des sports auxquels les pays voisins se mesureront. Et il est évident que les organisateurs  ont choisi les disciplines dans lesquelles ils avaient le plus de chance de remporter un maximum de médailles.

Ainsi, des sports populaires dans la région tels que le tennis, le beach volley et la gymnastique ne font pas partie du programme tandis que des sports traditionnels ici au Myanmar mais peu ou pas pratiqués ailleurs ont été inclus. Il s’agit par exemple du kempo et du vovinam (deux arts martiaux populaires uniquement au Myanmar, au Cambodge et au Laos) et le chinlone, la version birmane d’un jeu de balle inconnue dans les pays voisins !

La plupart des événements ont lieu à Naypyitaw et je n’aurai donc pas l’occasion d’y assister.
Impossible par contre d’échapper au marketing autour de cet événement. Depuis plusieurs mois, Yangon vit en effet au rythme de ces jeux et les mascottes des jeux vous poursuivent partout…














mercredi 11 décembre 2013

A la kermesse...


Il y a quelques semaines, je suis tombé un peu par hasard sur une kermesse dans le centre de Rangoun.
Je pense que c'était lié à la pleine lune qui tombait ce week-end là.
Les jours de pleine lune sont régulièrement fériés ici.

A la kermesse, beaucoup de stands où étaient préparés divers snacks frits dont les Birmans sont friands. Mais également des endroits où tester ses aptitudes au lancer d'élastiques, où se faire tatouer, etc.

Le plus impressionnant, la grande roue. A défaut de source d'électricité fiable et régulière, c'est à la force des bras et des jambes que la roue tourne, parfois à une vitesse incroyable.
Des hamsters humains grimpent avec une agilité déconcertante pour, sous leur propre poids, entraîner la roue pour le plus grand plaisir des familles et groupes d'amis qui y ont pris place.

De véritables acrobates casse-cous dont le moindre faux-pas peut avoir des conséquences désastreuses.

Je suis resté scotché à ce spectacle pendant plus d'une heure...

Un reportage photo est disponible sur le page facebook liée à ce blog...
https://www.facebook.com/CedricEnBirmanie

mardi 3 décembre 2013

Kimchis et K-pop (pas de karaoké...) - Suite de 'Petits arrangements entre dictatures



Je vous ai récemment expliqué que j’avais par hasard appris l’existence d’un restaurant nord-coréen à Yangon. Il fallait bien sûr que j’aille voir ça…

D’accord, fréquenter cet établissement revient d’une certaine manière à cautionner le régime en place à Pyongyang et certains, par principe, ne le feraient pas.

Le même dilemme s’impose lorsque l’on voyage ou que l’on vit en Birmanie. Difficile en effet d’éviter de remplir les poches des généraux ou de leurs affidés qui contrôlent de larges pans de l’économie. Il n’est pas toujours possible de boycotter les magasins, hôtels ou compagnies aériennes appartenant à l’un ou l’autre crony…

Je suis donc allé voir de quoi il en retournait, bien conscient qu’une partie substantielle de l’addition servirait directement à financer le régime stalinien de Kim Jong-un, fils cadet de l’ancien leader Kim Jong-Il, lui-même fils de l’ancien président Kim Il-sung…

L’établissement en question est situé dans une rue connue pour ses nombreux restaurants. Un peu en retrait de la voirie, aucun signe ostentatoire ne distingue ce restaurant. Pas le moindre drapeau ou effigie du leader adoré de son peuple.

Il en est de même à l’intérieur du restaurant. Accueillis par deux beautés diaphanes au maquillage assorti à leurs vêtements traditionnels colorés, on nous mène à une grande salle à manger.

Celle-ci, rectangulaire et d’une dimension d’environ vingt-cinq mètres par dix, est très sobrement meublée de deux longues tables parcourant presque toute la longueur du restaurant. Contre le mur côté sortie, quelques tables de quatre et une sorte de plan de travail où les serveuses viendront apporter la touche finale aux plats qu’elles serviront aux convives.

Les deux longues tables sont déjà bien occupées et l’on nous installe à une petite table un peu à l’écart (Le sort réservé aux Occidentaux ?) Sur les deux longues tables ont en effet pris place des Birmans et je me demanderai durant toute la soirée s’ils font partie d’un même groupe ou s’il s’agit de différentes familles ou cercles d’amis qui ont été attablés de la sorte.

La décoration de la salle est particulièrement sobre. Sur les murs blancs, aucun slogan à la gloire du grand leader ou de ces adulés prédécesseurs, ni propagande divulguant les beautés ignorées de ce pays méconnu. Seule à venir briser la monochromie du mur, une petite affiche indiquant qu’il est interdit de prendre des photos… Bienvenue en Corée du Nord.

A l’avant de la pièce, à côté de la porte menant, je suppose, aux cuisines, une estrade de quelques mètres de large derrière laquelle une épaisse tenture occulte le mur où ce qui se passe entre celui-ci et la scène.

Comme dans tous les restaurants du monde, on vient nous présenter le menu. Contrairement à l’habitude locale, l’impassible serveuse nous laisse seuls pour choisir les pats et attendra que nous lui fassions un petit signe pour venir prendre notre commande. S’agit-il là de limiter au maximum les contacts ?

Au menu, rien de bien différent des restaurants sud-coréens que j’ai eu l’occasion de visiter. « Hot pots », nouilles froides et surtout, kimchis, jouent les vedettes sur le menu agrémenté de photographies. Le kimchi, plat traditionnel composé de légumes fermentés (souvent du chou chinois) et de piments, occupe en effet une place de choix dans la gastronomie coréenne et on m’a certifié qu’un Coréen était incapable de digérer quoi que ce soit si ne figurait pas à son repas au moins un aliment fermenté.

Hot pot de tofu et kimchi, pousses de moutarde et riz blanc


Pendant que nous attendons les plats commandés, j’ai tout le loisir d’observer mon entourage.
L’ambiance est assez conviviale parmi les deux grandes tablées et la bière semble couler à flot. Une majorité d’hommes, s’agirait-il de groupes d’hommes d’affaires venant ici fêter la signature d’un contrat faramineux ?

Aucun homme par contre parmi le personnel du restaurant, une bonne quinzaine de serveuses, toutes empaquetées dans leur costume traditionnel (je repère au moins quatre costumes différents. S’agirait-il de tenues régionales ?) accumulent les kilomètres de leurs petits pas pressés.

Le tout se déroule sous le regard féroce d’une matrone pansue, toute de noir vêtue, qui ne quitte que rarement son mirador d’où rien ne semble lui échapper.

J’en viens à me poser la question du quotidien des jeunes filles. Sont-elles des privilégiées du régime ou au contraire, reléguées ici, loin de leur famille ? Travaillent-elles sept jours sur sept ou ont-elles droit à des jours de congé ? Et si elles ont des jours de repos, sont-elles alors libres de sortir de l’enceinte du restaurant ? Auquel cas, il leur serait facile de rejoindre l’ambassade sud-coréenne située à quelques kilomètres pour y demander l’asile… Au risque probablement de faire disparaître toute la famille restée au pays ?

Je m’interroge alors de ce qui se passerait si un client parlant coréen commençait une conversation avec l’une d’elles, ou même lui passait discrètement un message écrit. Est-ce que le cerbère de faction fondrait immédiatement sur la malheureuse ? Ou peut-être celle-ci serait dûment châtiée plus discrètement et plus cruellement une fois son service terminé ?

Je ne peux m’empêcher de m’imaginer en preux chevalier élaborant un projet astucieux pour, au nez et à la barbe de la matonne, prendre sous chaque bras deux ou trois de ces donzelles captives pour, après une poursuite échevelées à travers les ruelles sombres de Yangon les mettre à l’abri de l’asservissement et leur permettre de s’épanouir enfin dans le monde libre.

Je n’en ferai bien sûr rien et me bornerai, en guise de soutien moral, à être aussi aimable, souriant et courtois que possible avec les serveuses, qui n’auront aucun regard pour moi.

Mes rêveries et fantasmes héroïques sont tout à coup interrompus par une explosion musicale éructée par la sono installée sur la scène à quelques mètres de moi. Une sorte de K-pop électronique vient en effet assourdir tous les comparses présents et empêcher toute conversation.

Une des serveuses monte alors sur l’estrade, s’empare du micro et, tandis que la cacophonie s’interrompt, commence à ânonner d’un air peu inspiré un texte visiblement appris par cœur.
Il s’agit de toute évidence de coréen et à part le personnel, je me demande bien qui peut comprendre un traître mot de ce qui nous est annoncé.

Son oraison terminée, la serveuse descend de l’estrade pour reprendre son service comme si de rien n’était, tandis que deux de ses collègues montent sur scène et se lancent, avec un joli brin de voix, dans une chanson lyrique que j’imagine être une ode à la gloire du bien aimé dirigeant de la nation.

Tandis que les deux rossignols s’époumonent, leurs collègues, dans un ballet maintes fois répété, distribuent parmi les tables de gros bouquets rutilants de fleurs synthétiques. Ne sachant trop que faire de l’imposante gerbe, nous la déposons sur une chaise vide à côté de nous et attendons la suite des événements.


Une des serveuses nous servant notre 'hot pot'. A ses côtés,
le bouquet dont je ne sais encore que faire...


Alors que tout le monde poursuit son repas, les numéros se succèdent sur la scène, alternant chansons à la guimauve et morceaux plus rock, pas de danse endiablés et valses mâtinées de gestuelle tout asiatique.

Nous nous amusons à tenter de reconnaître parmi les interprètes qui se relaient les différentes serveuses que nous avons vues circuler entre les tables quelques minutes auparavant.

Le mystère des bouquets de fleurs s’éclaircit rapidement. Un à un, des hommes s’approchent en effet de la scène, parfois en titubant dangereusement, pour offrir à l’artiste qui l’aura particulièrement ému, la preuve de l’admiration qu’elle lui inspire. Chaque bouquet est offert sous les applaudissements et les ovations des commensaux de plus en plus excités.
Lorsque je me rends compte qu’une des chanteuses n’a toujours pas reçu de bouquet alors que sa rengaine sirupeuse semble toucher à sa fin, je me précipite pour lui dédier la magnifique composition florale en plastique dont il est maintenant temps que je me débarrasse au cas où le concert s’achèverait d’ici peu.  Mon geste est également accueilli par les vivats des hôtes tandis que je m’empresse de regagner ma place.


Votre humble serviteur faisant offrande d'un bouquet de fleurs
à la chanteuse transportée de joie...

Petite anecdote amusante, tandis que j’arrive à prendre quelques photos du spectacle sans attirer l’attention grâce à mon smartphone, une dame se fait admonester par l’une des serveuses tandis qu’elle essaie d’immortaliser l’instant au moyen de son encombrante tablette.


Interdiction de prendre des photos !
C'est pourtant affiché sur le mur en face de madame !

Je retire énormément de satisfaction à avoir déjoué la vigilance de la milice nord-coréenne et à repartir ce soir avec les quelques clichés flous que je partage ici…


Le spectacle se termine comme il aura commencé, avec ce que j’interprète comme une ode au « Prince de l’étoile du matin » ou à la bien-aimée mère-patrie et sous les applaudissements des convives grisés.

Mon repas touche à sa fin également. Le hot pot au tofu et le kimchi, bien que goûteux et plus que corrects, ne seront pas les faits marquants de cette soirée. Plus qu’un voyage gastronomique, c’est l’expérience culturelle que je retiendrai de cette soirée au pays  du « Grand Héritier ».

Expérience culturelle qui se prolongera un instant au moment où l’on nous présente l’addition et où je me rends compte que le splendide bouquet artificiel que j’ai gracieusement offert à la diva délaissée m’est facturé 10000 Kyats (l'équivalent d'environ 8 euros), ce qui représente plus du quart de l'addition totale.

La facture, avec, en avant-dernière ligne,
les 10.000 Ks qu'aura coûtés le bouquet...

Je me demande ce qu’il en aurait été si j’avais décidé de ne pas faire part de mon idolâtrie pour la chanteuse esseulée et de garder sur la chaise l’immonde bouquet en toc !


mercredi 27 novembre 2013

Petits arrangements entre dictatures...


Quel privilège absolu d’habiter à Rangoun.

Je mettrais ma main à couper que vous pouvez trouver à New York, Londres ou Paris des restaurants laotiens, quechuas, kurdes voire frisons ou du Lesotho. Mais je mets despotiquement au défi quiconque parmi vous d’y dégotter un établissement totalitairement unique comme celui où j’ai diné il y a quelques semaines.

Mieux, je suis prêt à parier autocratiquement qu’aucun de vous n’a pu goûter cette cuisine qui s’est autoritairement imposée à moi.

Plus fort, s’il vous sera tyranniquement impossible de dénicher un restaurant où vous délecter de cette tambouille, il vous sera presque aussi ardu d’aller à la source de ce graal, apanage réservé à quelques élus triés sur le volet.

En effet, Rangoun est l’un des seuls endroits au monde où l’on peut déguster cette cuisine exclusive et réservée à certains happy few, la cuisine nord-coréenne…

Rangoun et la Corée du Nord mises à part, c’est en Chine, au Cambodge ou à Vientiane (Laos), autres hauts lieux des droits de l’homme, qu’il faudra vous rendre si l’envie d’y goûter vous prend. J’ai cru comprendre qu’une nouvelle ouverture était prévue à Moscou. Qui osera encore affirmer que le Russie n’est pas ouverte à la diversité !

C’est en discutant cuisine coréenne avec une amie canadienne (eh oui, elle a épousé un citoyen du dragon asiatique et a habité sept ans à Séoul) que j’ai appris l’existence de ce restaurant nord-coréen.

Les Coréens sont très présents en Birmanie, il s’agit bien évidemment de Sud-Coréens, et les restaurants coréens sont donc assez nombreux à Rangoun.

Mais ce sont les liens particuliers qui unissent les gouvernements birmans et nord-coréens qui expliquent cette présence curieuse et presque saugrenue d’un des rares restaurants nord-coréens expatriés ici à Rangoun.

Des liens assez forts rapprochent en effet les deux Etats-parias depuis les années 70. Malgré une interruption temporaire de ces relations suite à l’attentat orchestré à Yangon en octobre 1983 par Pyongyang – l’explosion d’une bombe  résultat alors en la mort de 21 personnes dont 17 représentants du gouvernement sud-coréen – les deux pays ont de fait trouvé l’un en l’autre un partenaire idéal pour pallier les sanctions internationales imposées par l’Occident. Tandis que Pyongyang fournissait de l’équipement militaire et son expertise en matière de constructions de tunnels et autres bunkers, le Myanmar procurait des tonnes de riz à son allié affamé… Ces années de coopération sont loin d’avoir pris fin. En novembre 2008, elles ont même été officialisées lors de la visite que le Général Thura Shwe Mann (alors numéro 3 du régime militaire et aujourd’hui président du Parlement national) rendit au Général Kim Kyoksik, chef suprême de l’armée nord-coréenne.

Même si le Myanmar en entretemps entrepris un large mouvement d’ouverture vers le reste du monde, ce petit commerce entre amis perdure. Le pays a en effet toujours pris soin de préserver un équilibre et, étant donné les années d’hostilités avec l’occident et la méfiance inspirée par son grand voisin du nord, le gouvernement estime probablement qu’il n’y a pas lieu de se jeter corps et âme dans les bras des Etats-Unis et/ou ceux de la Chine et de couper les liens avec ce vieil allié nord-coréen, jusqu’à présent, le plus fiable et durable fournisseur…

Ma curiosité ayant été piquée par cette conversation, j’ai décidé que je ne pouvais pas laisser passer cette occasion de goûter à la cuisine nord-coréenne et me suis donc rendu au fameux « Pyongyang Koryo restaurant »...

(les détails de cette escapade culinaire dans quelques jours…)