dimanche 28 juillet 2013

En route vers NayPyiDaw, la capitale mystérieuse ...


« Never say die » (Ne dites jamais mourir) et « Be alive tomorrow » (Soyez vivant demain). Je ne sais pas si les slogans des autocollants qui barrent la fenêtre arrière des autocars stationnés à la gare routière sont censés rassurer les voyageurs, si c’est le cas, ils n’ont pas l’effet recherché sur moi. Mon premier réflexe une fois installé sera de repérer l’emplacement des sorties de secours.

J’ai réservé le bus de 13 heures pour NayPyiTaw. « Soyez présents deux heures à l’avance pour le check-in » m’a-t-on enjoint lors de la réservation des billets. Un check-in pour un autocar ? Deux heures à l’avance ? Quand je demande la raison de cette précaution, je reçois une réponse évasive accompagnée de regards fuyants. Je commence à reconnaître ces comportements face à mes questions. Je ne sais pas encore s’il s’agit d’une stratégie d’évitement quand mon interlocuteur ne connaît pas la réponse ou d’une manière diplomatique d’esquiver une situation embarrassante mais j’ai appris à ne pas insister quand mes questions reçoivent ce genre d’accueil.

J’arrive donc bien à l’avance à la gare routière de Yangon, située non loin de l’aéroport. En guise de gare routière, un vaste terrain boueux, entouré sur trois côtés de hangars où s’alignent les bureaux de représentation des différentes compagnies de bus actives ici. Comme partout à Rangoun, tout un petit monde s’affaire, vendeuses de fruits, vendeur de bétel, de billets de loterie, etc.




La flaque rouge près de la porte du car n'est pas du sang. Il s'agit des crachats des mâcheurs de bétel...


J’ai vite fait de repérer le bureau de la compagnie desservant ma destination. Je m’adresse à l’une des cinq hôtesses désœuvrées présentes au guichet en lui montrant mon titre de transport coloré. Elle me fait signe d’attendre sur un des sièges disposés en rangées en face du guichet. Je m’installe donc et commence à observer ce qui m’entoure. Quelques voyageurs seulement partagent cet espace, tous ont les yeux rivés sur une télévision où passe un film d’action américain truffé d’explosions et d’accidents spectaculaires. Pas assez d’animation à mon goût dans cette salle d’attente de fortune et je décide d’aller me dégourdir les jambes.

Dehors, des cars arrivent et déversent leurs passagers engourdis par le long voyage. D’autres cars avalent leurs voyageurs et leurs cargaisons de fruits, caisses et valises avant de partir dans un nuage de fumée âcre. Des taxis patrouillent en tout sens à la recherche d’un client.




Une bonne demi-heure avant l’heure prévue pour le départ, je suis à nouveau installé devant le téléviseur qui braille tout autant que tout à l’heure mais cette fois, pour un public un peu plus fourni et toujours aussi captivé.

Quelques minutes plus tard, le car arrive et se gare le nez en face de la porte du bureau où nous nous trouvons. Une bonne trentaine de personnes en descendent et s’éparpillent alentour. Je m’approche du chauffeur, lui montre mon billet pour m’assurer que c’est bien le bon bus, il me fait signe de monter. J’ai la place numéro 7, au deuxième rang donc.


J'espère que ce n'est pas le moteur du car que je vais prendre
que l'on a sorti là pour le refroidir...



Le bus se remplit rapidement de familles, d’hommes voyageant seuls et de quelques personnes âgées. Un seul moine, accompagné d’un jeune homme, prend place au premier rang. Comme dans les bus locaux, le premier rang est réservé aux moines. A l’instar d’autres passagers, le religieux chique le bétel et utilise régulièrement le sac plastique prévu pour les personnes souffrant du mal du transport (du moins c’est ce que je pensais) pour y cracher d’un long jet bruyant l’eau avec laquelle il vient de se rincer la bouche. Ce son rythmera les cinq heures que durera le voyage.

Toutes les fenêtres du bus sont occultées de tentures fixées à intervalles réguliers par des boutons pressoirs. Je m’empresse d’en défaire quelques-uns afin d’au moins apercevoir le paysage qui défilera au cours des plus ou moins 400 kilomètres qui séparent Yangon de NayPyiDaw. Je m’étonne de constater que je suis le seul à vouloir apercevoir ce qui se passe à l’extérieur du car. Peut-être l’attrait de la télévision que le chauffeur vient d’allumer sera-t-il bien supérieur au décor qui nous attend ? Je viens rapidement à en douter … On nous gratifie en effet de clips vidéos mièvres accompagnant des chansons doucereuses en birman mais parsemées de ‘I love you’ et autres ‘You’re my heart’… Ma connaissance du birman est limitée mais toutes ces chansons ont en commun de sembler n’être composées que d’un refrain répété à l’envi pendant trois minutes tandis qu’à l’écran, un jeune couple habillé à l’occidentale se promène main dans la main sur la plage en se lançant des regards tendres mais prudes contrastant avec le maquillage gagaesque de la jeune dulcinée. Cela serait supportable si le volume n’était poussé au maximum, ce qui ne semble gêner personne que moi dans le car. Je commence déjà à regretter de ne pas avoir emporté de boules quiès. Le pire reste pourtant à venir.

Après une petite frayeur au moment où le bus se met en route avant que la jeune employée ne soit revenue avec mon passeport qu’elle a emporté dix minutes plus tôt (elle le passera finalement au chauffeur par sa fenêtre), nous sortons rapidement de l’enceinte de la gare routière et nous retrouvons sur la route défoncée menant à la seule autoroute du pays.

La musique, qui ne nous avait encore accordé aucun répit, s’interrompt soudain. Tandis que je pousse un soupir de soulagement, apparait à l’écran un couple portant l’uniforme de la compagnie pour annoncer, tout sourire, d’abord en birman puis en anglais, comment se déroulera notre voyage aujourd’hui.

A peine disparus, ils sont remplacés par le générique d’une comédie birmane qui aurait été supportable malgré les réguliers éclats de voix suraigus et cris d’orfraie impromptus si le volume n’avait à nouveau été poussé à son maximum. J’en viens rapidement à me demander si quelqu’un dans le car souhaite vraiment ce supplice et après avoir enduré ce calvaire pendant une heure, j’envisage un moment d’organiser un sondage pour déterminer si la demande générale ne serait pas d’éteindre le téléviseur pour permettre à chacun de lire, dormir ou profiter du paysage à son aise… Je me retiens et essaie de me concentrer sur le spectacle qui se déroule au fil des kilomètres.

Très rapidement après le départ de Yangon, le bus fait son chemin parmi des rizières dans lesquelles s’affairent de rares paysans repiquant les épis de céréale ou travaillant la terre avec leurs buffles.  






Petit à petit cependant le paysage évolue et semble devenir plus sec et graduellement plus vallonné. La végétation s'y fait plus clairsemée, composée principalement de buissons et d’arbres de taille moyenne.
Une constante toutefois, la très faible densité d’habitat entre Rangoun et NayPyiDaw. Si ce n’est quelques huttes faites de chaumes et de bambou tressé, l’autoroute semble en effet traverser une zone pratiquement désertée.



Un arrêt d’une demi-heure est prévu à mi-chemin, dans une sorte d’aire d’autoroute pourvue de divers restaurants autour desquels sont rassemblés les sempiternels stands de vendeurs de fruits et autres snacks. Cette pause est bienvenue pour se dégourdir les jambes et se reposer les oreilles. L’horaire est scrupuleusement respecté et tous les passagers du car font la file à la porte de notre véhicule à l’heure convenue.



A l'entrée d'un des restaurants,
la photo des martyrs dont le
souvenir est célébré aujourd'hui
(voir billet précédent)



























Nous rembarquons rapidement, j’en profite au passage pour prendre une des couvertures mises à disposition des passagers. En effet, si le volume de la télévision semble être coincé sur le niveau maximum, il en est de même pour le bouton de l’air conditionné qui souffle un air glacé depuis notre départ. Même si je me trouve stupide de m’enrouler dans une couverture dans ce pays où la température extérieure descend rarement sous la barre des vingt degrés, je suis rassuré de voir que je ne suis pas le seul à le faire.
Après plus de cinq heures de trajet sur cette autoroute peu encombrée, quelques bâtiments de plusieurs étages apparaissent à l’horizon annonçant que nous approchons de la capitale. Nous quittons l’autoroute et nous engageons sur une route bien plus large, composée de quatre bandes de circulation dans chaque sens marquant notre entrée dans la ville surréaliste où je vais passer les deux prochaines journées.

Quelques kilomètres sur cette route déserte, si ce n’est les rares motos réparties au hasard sur les différentes bandes de circulation, et nous passons à travers la zone des  hôtels où je repère l’établissement où j’ai réservé une chambre pour les trois prochaines nuits. Je profite donc du premier arrêt du car pour descendre avec quelques autres passagers. La majorité des passagers reste dans le car et j’en conclue qu’un ou plusieurs autres arrêts sont prévus dans d’autres quartiers de cette ville étendue.

Me voilà donc avec mon sac de voyage au milieu d’un terrain où sont rassemblés quelques stands de fruits et de snacks. Très vite, plusieurs personnes viennent à ma rencontre pour me proposer leurs services de taxi. Je les suis jusqu’à l’endroit où sont regroupés quelques taxis et une bonne vingtaine de motos. Je donne le nom de l’hôtel où je souhaite me rendre et le prix de 5000 kyats m’est annoncé. Un prix très élevé par rapport aux tarifs en vigueur à Yangon mais j'avais été prévenu. Je n’ai pas le cœur à essayer de négocier, n’ayant aucun point de comparaison, ce dont mon interlocuteur doit être bien conscient. Le trajet vers l’hôtel ne prend que quelques minutes, sur une route déserte.

Le taxi me dépose à la réception de l’hôtel, située dans un bâtiment à l’architecture moderne.


Cinq employés de l’hôtel sont à mon entière disposition pour ce check-in. Je ne remarque en effet que peu d’animation dans l’établissement à part celle que mon arrivée vient de susciter. L’hôtel me fait penser à un club de vacances avec ses bungalows répartis sur un immense terrain aux jardins manucurés dont on me donne le plan avant de me conduire en buggy électrique jusqu’à ma chambre, située dans un des pavillons à proximité du lac artificiel. Le conducteur du buggy me pointe du doigt le bâtiment où je pourrai prendre le petit-déjeuner demain matin et me recommande d’appeler la réception chaque fois que je souhaite quitter l’enceinte de l’hôtel pour qu’un buggy vienne me transporter de ma chambre jusqu’à la réception où viendra me chercher un taxi… Un service auquel je n’aurai jamais recours, au grand étonnement des réceptionnistes.

Après m’être installé et rafraîchi dans ma chambre, je décide, muni de mon plan, de découvrir mon environnement immédiat. Tous les bungalows semblent être vides et de fait, je ne rencontre au cours de ma promenade que quelques jardiniers et femmes de chambre.  Aucun logeur en vue. Cela me sera confirmé le lendemain matin au petit-déjeuner, le buffet n’ayant manifestement été préparé qu’à mon intention…

Cela augurera de mes prochains jours à NayPyiDaw, la ville fantôme…

(à suivre)

mercredi 24 juillet 2013

Comment dit-on 'rapport de cause à effet' en birman ?


Extrait d’une de mes récentes conversations avec un Birman.

« La circulation à Yangon est vraiment devenue un problème. Le nombre de voitures a explosé ces derniers mois et ça ne va faire qu’empirer. Avant, je prenais régulièrement le taxi ou même le bus pour mes déplacements. Maintenant, on ne sait jamais combien de temps prendra le trajet. Pour me rendre à mon travail en taxi, ça me prenait environ 10 minutes. Maintenant, ça peut aller de 15 minutes à une heure. Du coup maintenant, j’y vais toujours en voiture ! »


Au moins, les embouteillages donnent l'occasion de prendre des photos sympas...

Vous avez remarqué comment en Europe, quand il pleut, ça roule beaucoup
moins bien ? Ici, c'est pareil !
Le problème c'est qu'à Yangon, il va pleuvoir toute la journée pendant trois mois...

En ce moment à Yangon, soit il pleut, soit il va pleuvoir...
L'avantage c'est que quand il va se mettre à pleuvoir, on est averti... (photo prise à 13h)

vendredi 19 juillet 2013

C'est la fête, merci de rester chez vous

Long week-end ici en Birmanie !

Un  jour férié ce vendredi 19, un autre ce lundi 22. Ca ne pouvait tomber mieux.

Le 19 juillet marque l'anniversaire du général Aung San.
Boyoke (= Général) Aung San est surtout connu en occident pour être le père du prix Nobel Aung San Suu Kyi.
Ici en Birmanie, Aung San Suu Kyi est avant tout la fille du héros de l'indépendance Aung San, dont elle profite de l'aura.


Le visage de Aung San est omniprésent
dans tout le pays. Il figurait jusqu'à il y a peu
sur les billets de banque


Aung San s'engage dès ses études à l'université de Rangoun contre la colonisation britannique sous laquelle il a grandi. A 26 ans déjà, à la veille de la seconde guerre mondiale, il s'allie avec le Japon dans sa recherche de soutien à son mouvement indépendantiste.
Dès 1942, les troupes japonaises ont évincé les Britanniques du sol birman. Très tôt, Aung San s'oppose toutefois aux Japonais et à leur occupation violente du pays. Il change alors d'alliance et rejoint le camp des Alliés en mars 1945, aidant ainsi les forces britanniques à chasser les Japonais de la Birmanie deux mois plus tard.

Il est maintenant en position de force dans ses négociations avec les Britanniques.
En janvier 1947, il est en visite officielle à Londres et signe avec le Premier Ministre Clement Attlee un pacte selon lequel la Birmanie accèdera à l'indépendance dans l'année.

Dans la foulée, Aung San signe avec les représentants Shan, Chin et Kachin l'accord de Panglong qui garantit aux minorités la liberté de choisir leur destin politique s'ils ne sont pas satisfaits de la situation après 10 ans d'indépendance du pays. Les autres ethnies, même si elles ne sont pas présentes lors des négociations, bénéficient des mêmes conditions.

Aux premières élections législatives, Aung San et son parti gagneront 172 des 225 sièges de l'assemblée. L'opposition Bamar, menée par U Saw, en remporte trois, les 69 autres sièges étant réparties entre les minorités ethniques, y compris la communauté anglo-birmane.




La maison familiale, où Ang San Suu Kyi a été assignée à résidence
pendant de longues années. Le portrait du général orne l'entrée.
De nombreux touristes, birmans et étrangers, s'y arrêtent chaque jour.

Le 19 juillet 1947, Aung San, alors agé de 32 ans et père de la petite Aung San Suu Kyi alors âgée de 2 ans, est assassiné avec six de ses ministres dans un complot attribué à U Saw.

Ce vendredi 19 juillet est donc un jour de commémoration. Une cérémonie aura lieu au 'Monument des martyrs', situé non loin de la grande pagode Shwedagon.Les rassemblements n'y sont toutefois pas vus d'un bon oeil ...


Ce lundi 22 juillet est par contre une fête religieuse. Les  périodes de pleine lune revêtent une importance particulière pour les bouddhistes et plusieurs d'entre elles sont fériées.
La pleine lune de Waso, qui tombe ce 22 juillet, marque  le début du 'carême bouddhiste', qui va durer trois mois. Cette fête commémore le premier sermon de Bouddha. C'est une période particulièrement spirituelle durant laquelle beaucoup de Birmans font des retraites dans les monastères.
Les pagodes seront particulièrement fréquentées lundi.



jeudi 18 juillet 2013

Ou comment un pays perd son âme petit à petit...


Début juin, Coca Cola inaugurait une première usine de mise en bouteille de sa boisson star dans la banlieue de Rangoun.

Je viens d'apprendre que KFC (Kentucky Fried Chicken) va d'ici peu ouvrir un de ses fast food sur une des grands avenue de la ville.

Suivront à coup sûr McDonalds, Pizza Hut et les autres ...

mercredi 17 juillet 2013

Nations Unies - Cédric en Birmanie : même combat


Petit coup de tonnerre dans le microcosme des expatriés de Yangon...

Les discussions entre 'expats', qu'ils proviennent d'ONG, de représentations diplomatiques ou d'entreprises, tournent souvent autour des problèmes rencontrés dans la recherche de logement dont je vous ai déjà entretenus (voir les billets 'Catherine, où es-tu ?' du 12 juin dernier et de sa suite 'Et pour vous Monsieur, ça sera 8 ou 12 salles de bain ? du 20 juin).

J'ai par exemple discuté il y a quelques jours avec un Ecossais qui loge depuis le début de ce mois au même hôtel que moi. Il m'a raconté qu'il vivait à Yangon depuis un peu plus d'un an. Lui et son épouse louaient une petite maison dans le quartier 'Golden Valley', un quartier arboré, composé de maisons individuelles, très prisé des expatriés de par sa situation centrale et son environnement calme malgré les routes défoncées. Tout se passait très bien jusqu'au moment du renouvellement du bail de location.

J'ai omis d'expliquer dans mes précédents billets qu'ici à Yangon, les baux de location couvrent généralement une période d'un an. Au moment de la signature du contrat, la totalité du loyer annuel est payée, en dollars américains et en cash. Le système bancaire local n'est encore ici qu'à l'état larvaire, en tout cas pour les particuliers et quand les propriétaires de bien immobilier ont un compte bancaire, il s'agit en général d'un compte à Singapour. J'ai en outre cru comprendre, mais on ne me l'a pas confirmé, que le fait de se faire payer en cash ou sur un compte étranger permettait aux propriétaires d'éluder une taxe de 10% prélevée sur les mouvements bancaires.  

C'est donc une somme d'argent conséquente (12 fois le loyer mensuel plus, le cas échéant, la commission de l'agent qui se monte à l'équivalent d'un mois de loyer) qui est déposée sur la table au moment de la signature du contrat de bail. Inutile de préciser que le locataire a tout intérêt à s'assurer que les travaux, réparations et aménagements convenus au moment de la négociation ont bien été réalisés lors de la signature du contrat car une fois les 12 mensualités payées d'une traite, le propriétaire se montre généralement peu enclin à engager des frais ou à se montrer conciliant en cas de problème.

Voyant le terme de son bail approcher donc, ce brave monsieur d'Aberdeen a contacté son propriétaire pour reconduire le contrat, moyennant pensait-il, l'indexation annuelle de 10 à 15% dont il avait été question douze mois auparavant.

En guise d'indexation, c'est un triplement du loyer qui lui a été signifié, le prix mensuel du logement passant ainsi de 2000$ à 6000$.

Protestations, objections et réclamations n'y auront rien fait et monsieur et madame se retrouvent donc à l'hôtel - dont le prix mensuel de la chambre doit d'ailleurs avoisiner le loyer indexé de leur ancienne maison - en attendant de retrouver un toit qui corresponde à leur budget. 

Mais il apparaît maintenant, avec un certain retentissement, que les particuliers que nous sommes ne sont pas les seuls concernés par ce type de situation. 

Les rumeurs et on-dit qui circulaient depuis quelques temps ont en effet été confirmés (notamment dans 'The Straits Times', journal singapourien) : les Nations Unies sont elles aussi victimes du cauchemar immobilier et hôtelier de Yangon. C’est maintenant officiel, l’ONU, présente au Myanmar depuis l'indépendance du pays il y a 65 ans, a signé son dernier contrat avec l'hôtel Traders, chassée par le boum touristique qui révolutionne le paysage hôtelier birman.

Alors que les Nations Unies occupaient 5 étages de cet hôtel prestigieux de Yangon depuis 2007, l’explosion du prix des chambres d’hôtel a en effet poussé la prestigieuse organisation vers la sortie. Exit donc les bureaux des Nations Unies.

C’est que le tourisme en Birmanie connaît une croissance exponentielle. La masse de touristes a augmenté de 30% l’année dernière, pour atteindre en 2012 le nombre de 1 ,06 million de visiteurs. Les prévisions font état d’une multiplication par sept du nombre de voyageurs d’ici 2020, pour arriver à 7,5 millions de visiteurs annuels…

Alors que les hôtels de Yangon présentaient il y a encore deux ans un taux d’occupation moyen  de 30%, ils affichent aujourd’hui complet. Cette demande croissante a eu notamment pour conséquence de faire quadrupler les tarifs des chambres d’hôtel entre  2007 et aujourd’hui. Pour l’année 2013, l’augmentation attendue des tarifs est estimée à 15%, pour arriver à une moyenne de 160 US$ pour les 9110 chambres que comptent les 208 hôtels enregistrés à Yangon.

Il s’agit bien là de tarifs moyens. Selon le site du Shangri-La (consortium propriétaire de l’hôtel), le prix de base pour une nuit à l’hôtel Traders de Yangon, qui compte 305 chambres, s’élève à 260 US$. Ce qui ne manque pas d’interpeller quand on voit que le tarif du Traders de Hong Kong est de 122 US$ et celui de Singapour de 198 US$.  

Cette situation attise bien sûr la convoitise des grands groupes hôteliers, d’autant plus que, parmi les 208 hôtels mentionnés plus haut, seuls huit répondent aux standards internationaux. Je peux ainsi me rendre compte régulièrement de l’état d’avancement du Novotel qui est en phase d’achèvement sur Pyay Road, tandis que Marriott International est sur le point de conclure son premier accord pour une installation au Myanmar et que Best Western International va ouvrir son premier établissement dans le pays cette année.


De quoi rassurer l’ONU d’être hébergé d’ici peu ? Peut-être, si l’organisation décide d’à nouveau prendre ses quartiers dans un hôtel de la ville. L’organisation n’aura d’ailleurs peut-être pas d’autre option.

Car en effet, une difficulté inattendue peut s’ajouter aux institutions à la recherche d’espaces de bureau…

Outre les loyers exorbitants et l’aménagement qui ne répond pas toujours aux normes occidentales, l’origine du bien immobilier peut poser problème.

C’est ce qui est arrivé à une représentation diplomatique récemment. Après avoir cherché et trouvé un espace adéquat, négocié le loyer et les conditions, le contrat a été présenté, pour signature finale, au ministère des affaires étrangères du pays concerné. Parmi les contrôles d’usage, une recherche sommaire (google en l'occurrence !) a permis de se rendre compte que le propriétaire du bâtiment en question se trouvait sur une ‘liste noire’ établie par l’un ou l’autre gouvernement ou comité de contrôle démocratique. Cela signifie probablement que la fortune du promoteur immobilier est constituée d’argent sale (provenant par exemple du trafic de drogue - le Myanmar est le deuxième producteur d’opium au monde après l’Afghanistan. Voir le  Triangle d’Or ) ou que cette personne est, d’une manière ou d’une autre, liée à quelqu'un ou elle-même sous le coup d’une condamnation internationale.

Retour à la case départ donc pour la représentation diplomatique en question dont le gouvernement responsable ne peut évidemment prendre le risque d’être accusé par la suite de traiter avec un partenaire soupçonné d’activités criminelles.

Le défi à relever est qu’il y a fort à parier que la plupart des développements immobiliers privés d’envergure sont financés, au moins en partie, par des revenus illicites, ou du moins peu recommandables. Puis-je même aller jusqu'à dire que toutes les personnes fortunées du pays ont l’une ou l’autre chose à se reprocher quant à la manière dont ils ont amassé leur capital ? 

Je doute que les personnes qui ont accumulé assez d’argent ces dernières décennies pour être en mesure d’investir dans des projets de grande ampleur l'aient fait dans la culture du riz ou en commençant comme manoeuvre sur un chantier…






jeudi 11 juillet 2013

The New Light of Myanmar



Le ‘New Light of Myanmar’, autoproclamé ‘Le journal le plus fiable de votre entourage’ est un quotidien publié par le ministère de l’information.

J’ai le privilège de le recevoir chaque matin à l’hôtel et de pouvoir ainsi être tenu au courant en première page de la vie trépidante du président Thein Sein. Ainsi, cette semaine, le président a reçu une délégation d'hommes d'affaires du 'US-ASEAN Business Council', il a planté un arbre dans un village proche de Mandalay et il a félicité un champion sportif. 



Le journal parsème aussi ses articles de maximes. Ce matin par exemple, c'était : « Le sens du devoir rend une personne forte et grande »

C’est un article situé en deuxième page de l’édition d’hier que j’ai choisi de traduire…
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Criminalité
Deux jeunes hommes inculpés de vandalisme

Yangon, 8 juillet – Deux jeunes hommes ont été inculpés de ‘destruction de propriété publique sans bonne raison’ dans le quartier de Hline ce 3 juillet.
Le commissariat de police de Hline a communiqué que N. P. A., 28 ans, et P. P. A, 24 ans,  (dans l’article original, les noms sont indiqués en toutes lettres) avaient été arrêtés et emmenés au commissariat ce 3 juillet à 23h45 par les agents de sécurité en faction en bordure du lac Inya, sur Pyay Road, dans le quartier de Hline, tandis qu’ils vandalisaient des poubelles du Département des Parcs et Plaines de jeux (Yangon North District) du Yangon City Development Committee. Les poubelles, d’une valeur de 125000 kyats ont été endommagées à coups de pieds.
Le commissariat de police a intenté un procès à leur encontre.
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Ne suis-je pas privilégié de vivre dans une ville où un coup de pied à une poubelle fait presque la une d’un quotidien national ?

Ceci dit, je n’ai encore rien appris dans ce journal sur les violences interconfessionnelles dont j’ai eu vent par la presse internationale… Tout au plus y ai-je lu un article qui relate une réunion qui a eu lieu à Sittwe, dans l'état de Rakhine, entre le 'Comité central pour la paix, la stabilité et le développement dans l'état de Rakhine' et diverses agences de l'ONU et autres organisations internationales.   

Vendredi, je pense aller faire un tour du côté de la mosquée du centre-ville et essayer de discuter avec des habitants du quartier…Je suis curieux de recevoir leurs impressions et opinions.


 

lundi 8 juillet 2013

Journée gastronomique à Little India (Singapour)



C'est en remarquant les panneaux signalétiques que je me rends compte que je suis déjà arrivé dans le quartier 'Little India'. Il ne m'aura fallu qu'une trentaine de minutes à pied pour arriver ici au départ de mon hôtel situé dans le CBD (Central Business District) de Singapour.



Ici, c'est en anglais et en tamoul que sont rédigés
les panneaux signalétiques
N'ayant délibérément pas encore pris de petit-déjeuner, je rentre dans la première cantine que je rencontre. Celle-ci ne paie pas de mine de l'extérieur mais plusieurs tables y sont occupées, ce qui doit être bon signe. Mon arrivée semble susciter un certain étonnement, il est vrai que je suis le seul occidental ici, et même le seul 'non Indien'.

Ma visite au fascinant musée national de Singapour il y a quelques jours m'a appris que la plupart des Singapouriens d'origine indienne sont de l'ethnie tamoul. Leurs ancêtres sont arrivés en grand nombre dès la fondation de Singapour en 1819 par les Britanniques. La plupart de ces Indiens y sont alors venus comme ouvriers ou comme soldats de Sa Majesté. La population d'origine indienne forme actuellement environ 9% de la population totale de Singapour, ce qui en fait le troisième groupe ethnique (après les Chinois, largement majoritaires, et les Malais).

Quatre langues officielles à Singapour :
Le tamoul, le malais, le chinois et l'anglais.
Heureusement pour moi, l'anglais est la
langue véhiculaire

A la manière d'un fast-food, les nombreux plats disponibles sont présentés au moyen de photos au-dessus du comptoir. Ici aussi, tout est indiqué en anglais et en tamoul. Sur l'un des murs, une grande affiche explique et démontre par des comparaisons biologiques les vertus du végétarianisme, qui donne notamment son endurance au chameau, sa puissance à l'éléphant et sa rapidité à la gazelle...
Inutile de préciser que l'enseigne ne propose que des plats végétariens.




Devant mon air perplexe en face du menu coloré, la jeune fille du comptoir vient à ma rescousse et me propose le 'breakfast set', le menu petit-déjeuner du jour. Je lui demande de quoi il s'agit, ne comprends rien à la réponse et lui réponds d'un air assuré que c'est parfait et que je prendrai donc cela.
Je vais m'asseoir à la table qu'on me désigne pour y attendre mon repas. A ce stade, je n'ai toujours aucune idée de ce qui va arriver dans mon assiette. J'en profite pour observer mes comparses, principalement des jeunes et des familles (sur le chemin du travail ou de l'école ?) qui discutent joyeusement.
Je prends note que la plupart des convives mangent avec les doigts et ne se servent pas de la fourchette et de la cuillère dont ils disposent. Bizarrement, aucun couteau n'est fourni avec le plateau repas, ce que j'avais remarqué dans d'autres restaurants ces derniers jours.

Dans un coin de la salle, un lavabo équipé de savon et de serviettes jetables permet de se laver les mains avant et après le repas. A côté, une grande carafe d'eau glacée et des verres sont à la disposition des clients.  Après m'être lavé les mains, je me sers un grand verre d'eau, soupçonnant qu'il me sera certainement salvateur d'ici peu. Mon expérience avec la cuisine indienne m'a appris qu'on n'y va en général pas de main morte lorsqu'il s'agit de relever les plats...




Après quelques minutes, mon petit-déjeuner arrive.



L'examen du menu affiché m'apprend qu'il s'agit d'un dosa (en tamil : தோசை), plat de base très populaire dans le sud de l'Inde et au Sri Lanka.

Le dosa est une crêpe épaisse, faite de farine de riz et de lentilles, farcie de légumes et/ou de pommes de terre. Elle est généralement servie, comme c'est le cas ici, avec un chutney, du yaourt, des sauces de légumes épicées, etc. Le tout m'est proposé chaud et accompagné d'un café.

Riche en féculent, exempt de sucre ou de graisse saturée, c'est un petit-déjeuner particulièrement sain et énergétique. C'est donc ravi de cette délicieuse découverte culinaire et rassasié que je me met en route après ce petit-déjeuner qui augure d'une bonne journée.

Mon premier objectif est le marché alimentaire du Tekka Centre. Chaque matin, particuliers et professionnels viennent s'y approvisionner en produits frais .

L'immense halle couverte regroupe les vendeurs rassemblés selon les produits vendus. Au rez-de chaussée, un 'food court', les fruits et légumes, les poissons, la volaille, la boucherie halal; à l'étage, les tailleurs et les vendeurs de tissus multicolores et de saris chatoyants.







Remarquant que je suis intrigué par un poulet à la couleur suspecte, un vendeur me permet de l'examiner de plus près et m'explique qu'il s'agit d'un 'black chicken'. Répondant à mes questions, il m'assure que cette couleur est naturelle (y aurait-il des contrefaçons ?) et qu'il s'agit d'une race particulière à la peau noire.
A en croire mon volubile interlocuteur, le 'poulet noir', que je rencontrerai plus tard sur des menus, est particulièrement recommandé aux femmes enceintes...




Ma curiosité satisfaite, je sors du marché et m'aventure dans les rues adjacentes.
Partout, je suis agréablement assailli par les couleurs, les bruits et les senteurs de la rue.


Le propriétaire n'a pas pu se décider sur la couleur ?

 
 
Ganesh, le dieu à la tête d'éléphant, se retrouve souvent à l'entrée des
magasins. Il est le gage de succès dans les affaires.

Un peu partout, de petits étals proposent des guirlandes de fleur. Confectionnées sur place et destinées à être déposées en offrande dans les temples hindous, celles-ci embaument les environs et attirent les abeilles !





Je décide d'aller voir l'utilisation que l'on fait de ces guirlandes. Je commence par le temple Sri Srinivasa Perumal, surtout réputé pour la procession des fidèles qui se transpercent le corps avec des pointes et des broches à l'occasion de la fête de Thaipusam qui a lieu en février.

Gopura du temple Sri Srinivasa Perumal

Bien que ce temple soit au coeur de 'Little India' et présenté comme l'un des plus importants de la ville, je n'y retrouve pas l'animation dont j'ai pu être témoin la veille dans le temple Sri Mariamman  pourtant situé à Chinatown. Ce temple-là, c'est pour la fête de Thimithi qu'il est réputé, à l'occasion de laquelle les fidèles marchent sur des charbons ardents... Lors de ma visite en fin de journée, j'y ai été témoin de diverses cérémonies et rassemblements impliquant psalmodies entêtantes et rituels étranges comprenant la distribution d'une sorte de semoule orange que les dévots mangent promptement, le tout baigné dans les  senteurs d'encens.




Le temple Sri Vadapathira Kaliamman n'étant pas très loin, je pousse jusque là mais en ressors un peu déçu dans la mesure où celui-ci est complètement déserté.

Tandis que je sors du temple, il commence à pleuvoir. La pluie s'intensifie rapidement et semble s'installer, je décide d'entrer dans le cinéma devant lequel je suis passé plus tôt dans la matinée. Je m'enquiers de la programmation et achète un billet pour la séance en cours, un film n'ayant manifestement débuté que depuis 20 minutes.
"Thillu Mullu" est une comédie réalisée à Chennai, dans le sud de l'Inde, la langue utilisée est donc le tamoul (heureusement pour moi, le film est sous-titré en anglais). A ce titre, et malgré la présence de quelques scènes chantées,  je me demande si on peut le considérer comme un film 'Bollywood' qui, par définition est produit à Bombay.

Bien qu'ayant raté les vingt premières minutes du film, l'intrigue est assez facile à comprendre. Un jeune employé se fait passer pour son frère jumeau imaginaire afin de séduire la fille de son patron. S'en suit toute une série de situations vaudevillesques qui feront beaucoup rire les quelques spectateurs présents dans la salle.

Cette comédie sympathique me donne un aperçu intéressant de la société indienne (ou en tout cas, d'une partie de celle-ci) grâce aux différentes scènes se passant dans un temple, au bureau, chez les protagonistes, etc. Beaucoup de situations, de dialogues et de réflexions me permetttent de prendre conscience de l'énorme fossé qui me sépare de cette culture et je suis convaincu que beaucoup d'implicite culturel m'échappe totalement.

Alors que je pensais ne rester qu'une demi-heure ou une heure dans cette salle de cinéma, le temps de laisser passer la pluie, je rentre dans le film et son intrigue et reste accroché jusqu'à la fin.

Il est environ 14 heures quand je quitte le Rex et je ne résiste pas à la tentation d'entrer dans un des établissements qui jouxtent le cinéma. Ma témérité culinaire ayant des limites, je ne m'aventure pas à essayer une des spécialités locales, la "tête de poisson"... Mes souvenirs pékinois de convives se ruant sur les yeux du poisson qu'on venait d'apporte entier sont encore assez précis pour ne pas avoir envie de renouveler l'expérience.




Je choisis la facilité et demande un dosa, version 'masala' cette fois-ci. J'ajoute ma touche personnelle au menu en commandant un lassi à la mangue. Le lassi est un mélange de yaourt, de lait et d'épices. Traditionnellement c'est une boisson légèrement salée. J'opte toutefois ici pour une version fruitée.


La pâte du dosa que l'on me propose cette fois-ci est plus fine et plus légère que celui que j'ai dégusté ce matin. L'accompagnement est beaucoup plus épicé. Ce repas est tout aussi délicieux que mon petit-déjeuner et je me félicite de mon choix !

A nouveau rassasié, je me dirige sans conviction vers Orchard Street, un autre type de temple, celui de la consommation. Orchard Street n'est à mes yeux qu'une succession de centres commerciaux plus luxueux et tape-à-l'oeil les uns que les autres mais je m'y dois d'y faire une incursion tant le shopping est le sport national à Singapour, et cette avenue, son terrain d'entraînement privilégié.

J'arrive rapidement à la librairie colossale dont l'on m'a assuré que j'y trouverais le livre de français que je cherche, déniche en effet le bouquin convoité et me laisse bien sûr tenter par trois autres livres qui ne figuraient pas sur ma liste...



Retour à 'Little India' le soir-même, accompagné cette fois-ci. Je n'ai en effet pas encore eu l'occasion de découvrir Kampong Glam, qui jouxte Little India, et qui peut-être décrit comme le quartier musulman de Singapour. Les rues de ce quartier, peuplé de Singapouriens musulmans d'origine malaise mais aussi indonésienne, indienne ou autre, portent des noms qui ne trompent pas. J'ai ainsi parcouru 'Arab Street', 'Kandahar Street', 'Muscat Street' ou encore 'Sultan Gate'.

Juste en face de la mosquée du Sultan, principale mosquée de Singapour, couronnée de son dôme doré, nous décidons d'essayer le 'murtabak' réputé du restaurant Zam Zam, institution singapourienne fondée en 1908.

Installés à l'entrée du restaurant ouvert sur la rue, nous profitons d'une part de l'ambiance survoltée qui règne ici avec les rabatteurs qui haranguent les passants et les serveurs qui hurlent les commandes et d'autre part de l'appel à la prière émanant de la mosquée.

Le murtabak, dont le nom vient de l'arabe mutabbaq, est  une galette croustillante originaire du Yémen et de l'Arabie Saoudite. On le retrouve néanmoins sous différentes variantes dans plusieurs pays musulmans d'Asie. Dans sa version malaise, que l'on trouve également à Singapour, le murtabak peut être farci de viande de mouton, de boeuf ou de poulet, agrémentée d'ail, d'oignon et d'oeuf et servi avec une sauce au curry.


On me l'a servi ici avec, en accompagnement, des rondelles de concombre copieusement arrosées de ketchup ('fusion food' ?). Si le murtabak au mouton est une découverte plaisante, le choix d'une boisson au tamarin pour arroser tout cela se révelera peu concluant...

La balade digestive que nous nous accordons après ce repas nous dévoile des rues où s'amoncellent les tapis dans des 'shop houses' rappelant les souks du Moyen-Orient, et les cafés où se réunissent les fumeurs de chicha du quartier.

C'est épuisé, repu et heureux de ces incursions gastronomiques indiennes et arabes que je me couche ce soir-là, les oreilles résonnant encore du refrain entraînant de la bande-originale de 'Thillu Mullu'.

dimanche 7 juillet 2013